LES
ACTIONS DE FRED FOREST
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MODELÉ
ET JEU DE COMMUNICATION ET DE SIMULATION
LE
TERRITOIRE
TERRITOIRE
DU M2, ANSERVILLE, OISE.
ANNÉE
1980
CONCEPT :
Lieu
physique déchanges interactifs, élaboré
à partir de la notion de réseau, de communication
et de simulation, où des personnes physiques, sur place
ou à distance (voie postale, téléphone,
fax, citizen band ou radio-amateur) engagent différents
types de relationnel
Ce
projet sinscrit dans la suite logique de laction
du mètre carré artistique dont il en constitue
en quelque sorte un territoire, à la fois virtuel et
cependant matérialisé, à cinquante kilomètres
au nord-ouest de Paris. Il ne sagit donc pas dun
lieu de pure fiction mais dun lieu véritablement
réel que Fred Forest, sur une durée de vingt
ans a mis en forme, agencé, équipé
en en concevant et en en perfectionnant, au fur et à
mesure, la forme et le système.
Lartiste
a construit là un outil qui répondait avec pertinence
à une nouvelle forme dactivité artistique.
Un peu comme si un peintre, un jour, inventait les pinceaux,
la toile et les couleurs, avant que la peinture comme moyen
dexpression artistique nexiste
précisément
pour pouvoir en faire !
Jeu
de communication et de simulation, le projet du Territoire
se donne comme une uvre collaborative complexe dont
les niveaux de sens et dinterventions sont multiples.
DISPOSITIF :
Ce
projet mis en place dans le courant de lannée
1980, se développe dans le temps, sans jamais en principe
s'interrompre. Sa nature " multiforme "
et ouverte, dans une situation de devenir permanent et de
créativité, est susceptible d'évolution
en fonction des mutations de l'environnement. Il fait suite
aux actions médiatiques dites du " mètre
carré artistique " sur lesquelles il fonde
ses origines, mais dont la finalité devient de nature
autre.
L'uvre
proposée se matérialise en quelque sorte, ici,
par un terrain et un bâtiment qui constituent, en soi,
un État indépendant au sein de la République
Française. Un État qui ne répond plus
qu'à ses propres lois et règles. Lesquelles
sont, bien entendu, établies et modifiées par
l'artiste, qui décide du bien-fondé selon son
bon plaisir et les urgences du moment. Les bâtiments
hébergent le pouvoir central du Territoire et ses différents
services. Les salles sont aménagées selon des
symboles et des fonctions propres au système créé
par l'artiste sous forme dun musée-action.
Le
dispositif fonctionne comme un jeu de simulation et de communication
qui traite par les mécanismes de limaginaire,
du délire organisé, de l'irrationnel et du bon
sens, les problèmes de société de manière
dialogique et interactive. Après accord de l'administration
territoriale, il est possible de devenir citoyen du " Territoire "
par souscription d'une parcelle d'un mètre sur un mètre.
Cette souscription donne droit aux titres afférents
qui ont valeur de documents originaux, signés de la
main de l'artiste. Cette formalité remplie, les citoyens
sont admis et invités automatiquement à participer
au jeu de communication et de simulation initié. Ils
peuvent choisir également de n'en rester que les spectateurs
passifs s'ils le désirent. Dans les deux cas, ils reçoivent,
semblablement, des informations qui alimenteront par des traces
matérialisées l'uvre en cours, et la complète
pour chacun d'entre eux, sans que le terme en soit fixé.
Le " Territoire " constitue, également,
la base opérationnelle d'actions artistiques, spécifiques,
menées par l'artiste, conformément aux pratiques
de l'Art Sociologique et de l'Esthétique de la Communication.
BIBLIOGRAPHIE :
" Le
Territoire ", Coloquio Artes, Fondation Gulbenkian,
textes de Pierre Restany,
René Berger, Fred Forest n°44, mars 1980, Lisbonne.
" Le
Territoire ", Jean-Louis Pradel, Opus International
n°72, Paris 1979.
" Le
Territoire ", Vilém Flüsser, " +-0 "
n°17, Bruxelles, Belgique 1977.
" Le
Territoire ", Fred Forest, Opus International n°77,
Paris, 1980.
" Le
Territoire ", Éditions du Territoire, Pierre
Restany, Anserville 1979.
(
nombreux autres articles, voir bibliographie générale).
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