FRED FOREST

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ART SOCIOLOGIQUE
ESTHETIQUE DE LA COMMUNICATION

LES ACTIONS DE FRED FOREST
BIBLIOGRAPHIE
BIOGRAPHIE
PANORAMA
NOTE SYNTHETIQUE
ACTUALITE
CONTACT

LES ACTIONS DE FRED FOREST

1 ANIMATION SOCIOLOGIQUE/PORTRAIT DE FAMILLE 1967
2 ACTIONS VIDEO, LA CABINE TELEPHONIQUE/LE MUR D'ARLES 1967
3 INTERROGATION 1969
4 SPACE - MEDIA 1972
5 LES GESTES AVEC LA PARTICIPATION THEORIQUE DE VILEM FLUSSER 1972
6 RENCONTRE AVEC FRED FOREST 1972
7 LE CAPITOLE 1972
8 ARCHEOLOGIE DU PRESENT 1973
9 VIDEO - TROISIEME AGE 1973
10 XIIe BIENNALE DE SAO PAULO 1973
11 PROMENADE SOCIOLOGIQUE ABROOKLYN 1973
12 LE PETIT MUSEE DE LA CONSOMMATION 1973
13 AUTOPERCEPTION ELECTRONIQUE 1974
14 VIDEO PORTRAIT D’UN COLLECTIONNEUR 1974
15 RESTANY DINE ALA COUPOLE 1974
16 TELE-CHOC-TELE-CHANGE 1975
17 NEW-MEDIA N° 1 1975
18 J'EXPOSE MADAME SOLEIL, EN CHAIR ET EN OS 1975
19 BIENNALE DES ANNEES 2000 1975
20 LA FAMILLE VIDEO 1976
21 LA PHOTO DU TELESPECTATEUR 1976
22 LE METRE CARRE ARTISTIQUE 1977
23" LIBE" ŒUVRE D'ART 1979
24 LE TERRITOIRE 1980

25- LA BOURSE DE L'IMAGINAIRE

1982

26 AUTOPSIE DU DISCOURS POLITIQUE

1983
27 ICI ET MAINTENANT 1983
28 L’ESPACE COMMUNICANT 1983
29 LA CONFÉRENCE DE BABEL 1983
30 BLEU ELECTRONIQUE : HOMMAGE A YVES KLEIN 1984
31 APPRENEZ A REGARDER LA TELEVISION AVEC VOTRE RADIO 1984
32 DOCTORAT ES-LETTRES ET SCIENCES HUMAINES 1985
33 CELEBRATION DU PRESENT 1985
34 SCULPTURE TELEPHONIQUE PLANETAIRE 1985
35 LE RALLYE TELEPHONIQUE 1986
36 LE TEMPS DE L’ECRITURE ELECTRONIQUE 1986
37 NOMBRE D’OR ET CHAMP DE FREQUENCE 14 000 HERTZ 1987
38 AVIS DE RECHERCHE : JULIA MARGARET CAMERON 1988
39 ZENAIDE ET CHARLOTTE À L’ASSAUT DES MEDIAS 1988
40 JOGGING DANS LE PARC 1989
41 RITUELS TELEMATIQUES POUR NUITS BLANCHES 1989
42 BALLADE POUR CHANGEMENT DE REGIME 1989
43 HOMMAGE A MONDRIAN 1989
44 LA BIBLE ELECTRONIQUE ET LA GUERRE DU GOLFE 1991
45 FRED FOREST PRESIDENT DE LA T.V. NATIONALE BULGARE 1991
46 LE ROBINET TELEPHONIQUE 1992
47 LES ROBINETS PLANETAIRES 1992
48 LES MIRADORS DE LA PAIX 1993
49 THEATRE CINEMA RADIO TELEVISION INTERNET 1995
50 TERRITOIRE DES RESEAUX 1996
51 PARCELLE RÉSEAU 1996
52 J’ARRETE LE TEMPS 1998
53 LA MACHINE A TRAVAILLER LE TEMPS 1999
54 TOUCH ME 1999
55 LE TECHNO-MARIAGE 1999
56 LE CENTRE DU MONDE 1999
57 UNE POMME PEUT EN CACHER UNE AUTRE… 1999
58 FETE DE L’INTERNET 2000 2000
59 COULEUR-RESEAU 2000
60 Webnetmusum.org http://www.webnetmuseum.org 2001
61 TERRITOIRE DU CORPS ET CORPS RESEAU http://viande.fredforest.net
2002
62 GRENOBLE AU CENTRE DE LA TOILE http://www.fredforest.org/fete/ 2003
63 INTERNET A LA LOUPE http://www.fredforest.org/loupe 2004
64 IMAGES-MEMOIRE http://www.fredorest.org/Ina 2005
65 DIGITAL STREET CORNER 2005
66 BIENNALE DE L'AN 3000 - MAC (Musée d'Art Contemporain) de Sao Paulo 2006
67 RETROSPECTIVE FRED FOREST - SLOUGHT FOUNDATION OF PHILADELPHIE 2007
68 BIENAL DEL FIN DEL MONDE, " LA SENTINELLE DU BOUT DU MONDE 2007
69 MIRADORS DE LA PAIX 15 ANS PLUS TARD - SARAJEVO, GALERIJA 10 m2 2007

70 CENTRE EXPERIMENTAL DU TERRITOIRE - SECOND LIFE/PROMENADE DES ANGLAIS

2008
71 STOCKEZ VOS ORDURES SUR SECOND LIFE 2008
72 CORRIDA SUR SECOND LIFE CREATION FRED FOREST 2008
73 CENTRE EXPERIMENTAL DU TERRITOIRE, SECOND LIFE, MAC SAO PAULO 2009
74 EXPOSITION FRED FOREST UNESP 2009
75 GHERSWHIN HOTEL AND WHITE BOX NEW YORK 2009
76 EXPOSITION/ACTION/DEMONSTRATION FRED FOREST ACADEMIE LIBANAISE DES BEAUX ARTS 2010
77 RELANCE DE LA BIENNALE 3000 2010
78 THE TRADERS BALL 2010
79 EGO CYBERSTAR 2010


22

ANIMATION DANS LA CYBER-INFORMATION

LE MÈTRE CARRE ARTISTIQUE

ESPACE MÉDIATIQUE (presse écrite, radio, T.V.) ESPACE CARDIN - HÔTEL LE CRILLON, PARIS.

MARS-OCTOBRE 1977

 

CONCEPT :

Appropriation de l’espace de l’information aux fins de faire passer un message critique sur les pratiques de la spéculation immobilière particulièrement florissantes à cette époque-là.

Le concept de l’action entreprise ici repose sur le montage d’un dispositif visant à créer une "œuvre-information" critique. Une œuvre qui prendra corps et existence dans le corps même de la grande information, utilisant pour ce faire les supports médiatiques nationaux. L’œuvre envisagée a pour objectif premier la dénonciation des pratiques de spéculation ( liée à des scandales financiers particulièrement juteux à l'époque, dont ceux de la Garantie Foncière et des frères Willot, au nombre de quatre, surnommés les Dalton) en mettant en relation parodique la spéculation dans l'immobilier avec celle qui s'effectue d’une manière aussi effrénée que joyeuse dans le marché de l'art.

En vue d’être en mesure créer cet " événement " médiatique, l'artiste met en place une stratégie de communication dont l’axe s'appuie sur quatre points fondamentaux qui en constituent le socle :

1- Création d'une société civile immobilière dans les formes légales devant notaire.

2- Achat à la frontière suisse d'un terrain de 5m x 4m, divisé par un géomètre expert en 20 parcelles, baptisées : m2 artistiques inscrits au cadastre. Ces lopins de terre, de statut très particulier, seront " commercialisés " par la " Société civile immobilière dite du mètre-carré ".

3- Publication dans le journal Le Monde, daté du 10 mars 1978 d'un encart publicitaire occupant un tiers de page, sous le titre : " Placez vos capitaux à deux pas de la frontière suisse ".

4- Mise en vente d'une première tranche des " m2 artistiques " aux enchères publiques sous le marteau de Maître Jean-Claude Binoche à l'Espace Cardin au cours d'une vente d'art annuelle où sont proposés, entre autres, des tableaux de Picasso, Max Ernst, Fernand Léger, etc. Vente prévue pour le 22 mars 1977 à 21 heures.

Le lendemain de la publication de cet encart dans le journal Le Monde, Fred Forest est convoqué quai de Gèvres, dans les bureaux du service de la répression des fraudes au Ministère de l’Intérieur.

Il est interrogé longuement sur ses intentions et ses motivations, avant de se voir menacé d’une inculpation sous le chef de " publicité mensongère" en vertu de la loi Royer. Un des trois officiers de police présent lui mettant alors sous les yeux un rapport de la gendarmerie d’Annemasse, rédigé à la demande du Procureur de la République, attestant après visite du brigadier de gendarmerie et transport sur les lieux, que le terrain litigieux en question, n’avait rien, non rien, d’artistique ! L’artiste faisait alors remarquer respectueusement aux fonctionnaires de police qui l’interrogeaient qu’un gendarme n’a nullement qualité pour juger de la chose de l’art, n’étant nullement expert en ce domaine pour se prononcer .

Comme il est aisé de le comprendre toutes les conditions se trouvaient maintenant réunies pour créer l’événement et donner un véritable statut au " m2 artistique " de Fred Forest, avec la collaboration, inespérée et involontaire, d’un brigadier de la gendarmerie d’Annemasse… L’artiste au sortir du ministère de l’Intérieur se contentant, alors, d’expédier un simple communiqué aux agences de presse qualifiées. Le résultat ne se fit pas attendre : le lendemain, une avalanche d’articles dans la presse, notamment dans la presse économique.

Nouveau rebondissement jouant en à la faveur de l’événement : deux jours avant la vente prévue et annoncée, la Chambre de Discipline des Commissaires-priseurs, sur l'ordre du Parquet, signifie à Maître Binoche l'interdiction de procéder à la vente aux enchères du " m2 artistique ". Devant cette décision incontournable et sans appel dans l’immédiat, Forest trouve une réplique adaptée, et propose en remplacement du " m2 artistique ", interdit à la vente, son remplacement pur et simple par le " m2 non-artistique " ! Un vulgaire morceau de tissu blanc, d’un mètre sur un mètre, qui sera acquis par un collectionneur pour le montant non-négligeable à l’époque de... 6 500 FF !

Entre temps, les Renseignements Généraux de Lyon sont chargés d'enquêter ! À cette occasion Henri Chambon de TF1 effectue le premier reportage sur le terrain. L’affaire s’étoffe. Le " m2 non-artistique " comme nous l’avons dit n’est qu’un vulgaire morceau de chiffon blanc, acheté le matin même, pour la somme modique de 59 FF, revendu le soir avec une plus-value énorme ! Forest avec sa démonstration nous donne " à voir " les mécanismes de la spéculation, les mettant en scène avec leur propre rituel dans le lieu social et professionnel où ils s'effectuent habituellement. La spéculation, en tant que telle, est remise en selle dans " l'espace médiatique ". Les plumitifs et les commentateurs s’en donnent à cœur joie. Dans l’ignorance la plus totale, ils contribuent à la création d’une œuvre d’art déjà historique. Les retombées de la presse, aussi bien écrite qu'audiovisuelle, sont considérables. Par sa sensibilité aiguë à la circulation et au traitement de l'information dans nos sociétés, Forest a su détourner et " subvertir ", en les investissant de l'intérieur, les médias. Les asservissant à la cause de sa démonstration, c'est-à-dire à celle de son " œuvre ". Une œuvre sous forme d'une constellation d'informations que son action fait émerger par la force du dispositif et de l'événement médiatique créés.

L'action du " m2 artistique ", activée par l'artiste, connaîtra des prolongements dans les mois suivants avec d’autres encarts publicitaires dans le journal Le Monde. Relancé sous forme d'un " appel d'offre international ", le " m2 artistique " connaîtra de nouvelles aventures, cette fois dans les salons de l'hôtel Crillon, réservés à l’art et la spéculation pour la circonstance.

 

BIBLIOGRAPHIE :

Journal Le Monde, daté du 10 mars 1977, Paris (première annonce).

Journal Le Monde, daté du 20 septembre 1977, Paris (seconde annonce).

Libération, 28 octobre 1977, Paris (dernière de couverture dans sa totalité).

France Soir, 29 octobre 1977, Paris.

The Paris Métro, 22 octobre 1977, Paris.

" +-0 ", Bruxelles n°16/17/18/20 années 1977 et 1978.

Artes Visuals, n°18/19, 1977, Mexico.

et très nombreux articles dans la presse écrite et audiovisuelle nationale

( voir bibliographie générale).



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