Fred Forest - Journal du Territoire de l’Utopie et du M2

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EXPOSITION NYC 2018

Fred Forest « expose » le Centre Pompidou
à New-York !


Cette exposition à la White Box, devenue une succursale modeste du Centre Pompidou à New York, a présenté le Centre Pompidou et quelques-unes des œuvres emblématiques et critiques de l’artiste du 20 avril au 28 mai 2018.

Conférence de Presse – press conference on-line

Publié le (Mis à jour le )

Banane Invisible et l’Art après le Coronavirus

Fred FOREST & Alain Dominique PERRIN
Jeudi 2 Juin à 11:00

FRED FOREST Artiste d’art sociologique, -Professeur émérite de l’Université de Nice, Docteur d’Etat de la Sorbonne
ALAIN-DOMINIQUE PERRIN, Président de la Fondation Cartier et Président du Jeu de Paume
Christophe Pouilly, Médiateur
Juliette Bompoint, Directrice de l’Association d’artistes Mains d’Oeuvres, Saint-Ouen
Jean-Jacques Gay, Critique d’art
Paul Ardenne , Critique d’art
Eric Le Marec, Huissier de Justice

Stéphane Mortier, Dr de la Galerie Mortier ayant exposé le « Space Media 2020 » publié par le Magazine « Artension » en Nov 2019 en référence au « Space Media » réalisé en 1972 dans le journal « Le Monde »

Conférence on-line du 2 JUIN 2020 à 11H00

Extrait conférence de presse on-line « La Banane Invisible » : https://www.youtube.com/watch?v=XUqjQh9VnRQ&t=

Replay en entier : https://www.youtube.com/watch?v=phIYaezCXQc&t=

Qu’est-ce que le Space Media: https://www.artshebdomedias.com/article/tous-artistes-avec-fred-forest/

Pourquoi la Banane invisible ?
par Fred Forest : Pourquoi la Banane invisible ? https://www.artshebdomedias.com/article/fred-forest-na-pas-la-banane/

Le présent éditorial, ci-dessous, est signé Fred Forest et n’engage que sa personne.

BANANE INVISIBLE ET ART DU POST-CONFINEMENT
Deux problématiques qui se rejoignent pour l’instauration d’un art « autre ».

Aujourd’hui 2 Juin 2020 le monde de l’art s’active pour reprendre ses bonnes et ses mauvaises habitudes pour la reprise après le confinement. Nous les artistes demandons de toutes nos forces un art autre dans un système autre. Un art authentique qui dérange et qui dévoile, mais qui prône un art où la sensibilité, l’émotion, l’organisation des formes et leur intelligence prennent le pas sur la valeur monétaire, que lui donnent en priorité les marchands et le système actuel. Un art qui se libère enfin de la nomenclature internationale de ses réseaux financiers qui l’asservissent et en manipulent les valeurs. Un art où le sens reprend droit sur un certain laxisme, jean-foutre et n’importe quoi qu’on trouve désormais trop souvent dans l’art contemporain. Un art du sens qui nous parle de l’homme ou de la femme que nous sommes, en nous faisant prendre conscience d’une façon claire de ce que nous sommes comme être unique et comme individu social. Un art engagé pour l’exercice de la vérité, le dialogue, le respect de l’autre, la liberté d’expression. Un art questionnant qui s’est illustré dans les années 70 sous le nom dart sociologique et que l’on retrouve aujourd’hui sous le néologisme d’Artivisme, dont Paul Ardenne aurait beaucoup à nous apprendre.

Enfin un art « autre », non soumis à la spéculation effrénée à laquelle on assiste, un art non livré à la convoitise des marchands et de certains collectionneurs et à leurs manipulations, un art non fabriqué par la seule puissance et le pouvoir de l’argent, au point qu’il n’en est plus devenu qu’un produit financier aux mains de spéculateurs de tous bords, Un art « autre« , hors du système élitaire actuel, qui lui ne prend sens et existence que dans son propre eco-système financier et commercial. Un eco-système qui l’auto-génère, le conforte, assure sa promotion, la mise en scène de ses créatures vedettes, sa diffusion et ses ventes, à son propre profit, bien entendu… Un art qui grâce à la publicité de ceux qui en ont le pouvoir et les moyens financiers conditionne le goût et qui, par la main-mise notamment sur les structures techno-culturelles et administratives en France, mises en place par Jack Lang, se sont trouvées rapidement dévoyées pour générer (Sauf cas particuliers) un art d’Etat médiocre, raisonnable, partisan, insipide, sans aspérité. sans relief, sans invention, sans pensées, sans éthique, sans rien quoi ! Citez-moi une seule oeuvre d’un artiste Français devant laquelle le désir nous prends à la gorge de tomber à genoux pris de convulsions ? Pas une seule !

Cela doit nécessairement changer et seuls les artistes peuvent en prendre l’initiative. Je veux leur faire honte à ces jeunes artistes qui se plaignent à longueur de journée de leur condition et qui se mettent à plat-ventre devant la première galerie qu’ils rencontrent pour attendre d’être pris sous ses ailes, comme si ces gens possédaient un savoir supérieur au leur, pour les adouber où les rejeter. Quand aux subventions et expositions qui leurs sont offertes, elles le sont toujours par un système discriminatoire où le copinage, tout le monde le sait, est la règle d’or. Un système auquel ils se plient sans broncher alors que comme l’a dit un philosophe célèbre (voir Gilles Deleuze) être un artiste c’est résister !
Je suis trop vieux aujourd’hui à 88 ans pour vous accompagner, mes jambes, hélas ! ne me portent plus, c’est donc à vous seuls de faire cette ultime démarche, je ne puis que vous dire aujourd’hui, comme Rudyard Kipling le disait: mon fils, ma fille, sois un homme, sois une femme, et assure fièrement ton destin !

LE MARDI 2 JUIN 2020 UNE DATE QUI MARQUERA L’HISTOIRE DE L’ART SI VOUS OSEZ VOUS EN ACCAPARER, ARTISTES DE TOUS BORDS. UNE DATE QUI VOUS RENDRA VOTRE DIGNITE ET LE DROIT DE VOUS DIRE DESORMAIS UN « ARTISTE », SANS USURPER ABUSIVEMENT L’UTILISATION DE CE TITRE !

Artistes du monde entier, la crise inédite du Coronavirus dans laquelle est engagée l’Humanité entière vous donne l’occasion de secouer le joug et de sortir de la torpeur où vous n’étiez plus que l’ombre de vous-même. L’occasion est unique, ne la ratez sous aucun prétexte. Personne ne sera là pour vous dédouaner, ni pour vous plaindre. Rendez grâce à vous-même, c’est à dire à votre conscience, en vous dégageant d’un système inique promis à l’effondrement et commencez à imaginer un monde de l’art meilleur que vous avez le privilège et la responsabilité de devoir désormais construire… Un monde de l’art authentique et éthique où ses représentants parlent vrai et agissent vrai en fonction de la charge qui leur a été confiée et non plus au titre d’un plan de carrière ajusté à leur intérêt personnel.

Les crises ont toujours quelque chose de salutaire, celle que nous vivons, ici et maintenant, avec le Coronavirus nous invite à nous changer nous-mêmes, c’est à dire à changer le monde- le monde de l’art seulement pour nous bien entendu- pour rester modeste, ce qui constitue déjà un effort considérable pour vous occuper toute une vie… Je ne crois en effet nullement au rôle messianique des artistes qui se targuent d’être investit d’une telle mission. N’hésitons pas une seconde de plus ! Une chance comme celle-là ne se présente qu’une fois, saisissez là! . Le coronavirus est la chance de votre vie !

Fred Forest

Je recommande ici amicalement la lecture édifiante de l’excellent livre de Georgina Adam, critique au Financial Times, « La face cachée du marché de l’art  » à tous les faux naïfs qui vont s’empresser de démentir mes propos, et dont l’intérêt est de maintenir, bien entendu, le système de l’art contemporain en l’état.

https://www.dukeupress.edu/disordering-the-establishment

Le Collectif d’art sociologique qui a fait longtemps l’objet d’une occultation systématique des Institutions Françaises se fait désormais une bonne place dans le domaine des éditions américaines dans cet ouvrage de Lily Woodruff qui vient de paraître à la Duke University, après le GRAV, (BUREN), CADERE c’est au tour du Collectif d’art sociologique de bénéficier d’un chapitre entier !

JULIO LE PARC DU GRAV ET FRED FOREST DU COLLECTIF D’ART SOCIOLOGIQUE partagent un moment de complicité en évoquant des souvenirs de leurs périples respectifs.

LILY WOODRUF DANS SON LIVRE A EU LA PERTINENCE DE LES REUNIR TOUS LES DEUX, COMME ETANT DES PIONNIERS D’UN ART PARTICIPATIF A L’INSTAR D’UN ANDRE CADERE ET DE BIEN D’AUTRES ENCORE…

En attendant l’ouvrage sur le Collectif d’Art Sociologique que sortiront prochainement les éditions New Yorkaises de l’ ICA dirigé par Holly Crawford sous la signature de Stéphanie Jeanjean et de Maud Jacquin.

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