Fred Forest - EXPOSITION NYC 2018

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EXPOSITION


Bonjour, Je suis un artiste qui a fait un procès au Centre Pompidou pour manque de transparence qui décide - pour l'honorer - de lui offrir une belle exposition à New York !

La contre-attaque du Territoire du Mètre Carré !

On n’avait jamais vu ça ! Un artiste consacre à titre de réciprocité une exposition entière à l’Institution qui l’avait invité, il y a à peine quelques mois... Fred Forest expose le Centre Pompidou à New York !

Il le fait bien sûr en tant qu'artiste parodique mais objectif. Objectif, puisqu'il se contente de présenter uniquement des documents, laissant au public le soin de son propre décryptage. Parodique déjà par le titre qu'il a choisi en clin d'œil à une série culte connue de tous : "La contre-attaque du Territoire du Mètre Carré".

Et comme dans Star Wars, cette force lumineuse et obscure, dont les artistes sont les seuls capables, va permettre, contre toute logique, de s'opposer aux partisans d'un pouvoir abusif et usurpateur. La force est une émanation de l’ordre éthique, social et métaphysique qui s'exerce sur l'ensemble de la planète à travers et contre les foires d'art, les collectionneurs et le marché. Un travail fou, dur et risqué dont aucun JEDI n'est assuré d'obtenir une victoire finale. Peu importe, tout le monde sait que c'est ici et maintenant que le combat a du sens ! Alors, combattons ...

Qui que tu sois ? Quel que soit l’endroit géo-localisé où tu trouves ? A pied ou à cheval, ne manquez pas cette exposition, presque messianique et parodique, selon votre propre opinion. Une exposition annonçant des changements qui seront triviaux ou irréversibles dans l'histoire de l'art !

En ce moment crucial où l'humanité est confrontée aujourd'hui aux changements radicaux qui s'annoncent au monde entier. Avez-vous le choix d'être un "spectateur" passif devant un Duchamp ou un acteur engagé ? Cette exposition présente une dizaine d'actions qui témoignent d'une impitoyable critique institutionnelle et politique au sens large du terme les engagements de toute une vie de Fred Forest, en accordant, bien entendu, la plus grande place au dernier en date, le combat épique du Territoire du M2 contre le Centre Georges Pompidou, ou dit, plus précisément, contre les responsables qui en détournent les fonctions.

F.Forest


https://mitpress.mit.edu/books/fred-forests-utopia

 

Le Commissaire Michaël Leruth

Professeur associé d'études françaises et francophones l’Université de William et Mary.
Auteur de "Fred Forest’s Utopia : Media Art and Activism" (MIT Press, 2017)
https://mitpress.mit.edu/books/fred-forests-utopia

 

Note du Commissaire d'Exposition

Fred Forest a été un étranger et rebelle toute sa vie et il ne va pas s'arrêter maintenant. Pas parce qu'il a quatre-vingt-quatre ans. Pas parce qu'il est grand temps pour lui de prendre du recul et de vivre tranquillement alors que son travail fait l'objet d'un nombre croissant d'articles scientifiques, de thèses, de conférences, de livres et d'expositions dans le monde entier (Brésil, États-Unis, France, en Suisse Bosnie, Allemagne…). Et certainement pas parce qu'il vient de recevoir ce que tout autre artiste français considérerait comme une consécration: une grande rétrospective au Centre Pompidou à Paris (du 12 juillet au 28 août 2017). Pour Fred Forest, être rebelle n'est pas la même chose que d'être un terroriste : quelqu'un qui cherche à attiser la discorde par des actes sensationnels de destruction. Et ce n'est pas la même chose que de monter des coups de publicité à scandales : cultiver la personnalité de la marque du « mauvais garçon » pour la gloire et la fortune. Il s'agit d'un engagement passionné, intransigeant et utopique à la liberté. De la création de petits espaces ou de moments liminaires de liberté—pour une utilisation plus libre des moyens de communication modernes, des perspectives plus libres sur la société, des formes plus libres d'interaction humaine, des façons plus libres de faire et de partager l'art dans un monde où le pouvoir institué préfère que les choses restent comme elles sont. Contrôlées. Soumises. Hiérarchisées. Rentables. Prévisibles. Passives. Liées à la distraction du spectacle. Conventionnelles. Conforme aux bienséances. Soigneusement organisées. Bien conservées. Pensez aux théories de Bakhtine sur la nature subversive du carnaval. Pensez à l'analogie de Michel de Certeau avec les braconniers et les intrus qui manœuvrent habilement dans les lieux culturels et urbains propres aux puissants. Pensez aux zones autonomes temporaires de Hakim Bey. Ou pensez à la propre définition de l'art sociologique par Forest, un mouvement qu'il a contribué à créer en pionnier : ni sociologie ni art, mais une forme de pratique sociologique radicale qui opère sous le couvert de l'art.
Il n'est donc pas étonnant que la pratique « artistique » de Fred Forest se soit souvent trouvée impliquée dans des critiques et des conflits avec les institutions du pouvoir. À partir des années 1970, Forest a ciblé des formes institutionnelles de pouvoir dans les médias, la société, la politique, l'art et l'économie avec des expériences participatives qu'il a décrites en termes d’« événements trans-médias ». Appelé « L’artiste qui perce des trous dans les médias » par Vilém Flusser, Forest a attiré l’attention sur lui pour la première fois en 1972 en insérant dans les pages du prestigieux journal Le Monde des espaces blancs qu’il demandait aux lecteurs de remplir par leur propre contenu (Space-Media: 150 cm2 de papier journal), transformant ainsi un type statique et élitiste de médias en quelque chose de plus interactif et de démocratique. En 1973, il a dirigé une équipe en menant une expérience dans une maison de retraite conçue pour redonner aux résidents le pouvoir sur leur propre image dans une société obsédée par la jeunesse et la productivité—les organisant en groupes afin qu’ils créent leurs propres documentaires vidéo sur leur vie à l'intérieur et à l'extérieur de l’établissement (Vidéo troisième âge). Plus tard la même année, Forest a été arrêté par la police secrète brésilienne (DOPS) du régime militaire en place après avoir organisé un simulacre de manifestation dans la rue (Le blanc envahit la ville), pour laquelle les manifestants portaient des panneaux vierges—l’action phare d'une série d'interventions dans le cadre de la Biennale de São Paulo. Il est retourné à São Paulo et à la Biennale en 1975, sans y être invité, pour organiser une exposition alternative. Cette dernière proposait une déconstruction fantaisiste et critique de la Biennale officielle en temps réel dans un espace adjacent, difficile à distinguer du lieu d'exposition officiel, tout en traitant la Biennale en cours comme si elle était l'artefact d'une civilisation antique (Biennale de l'An 2000, 1975). En 1977, il a ciblé les pratiques spéculatives d'information et de publicité communes aux marchés de l'art et de l'immobilier en créant sa propre société de promotion immobilière et en proposant à la vente aux enchères publiques des parcelles minuscules de terrains ruraux non aménagés, annoncés comme de nature « artistiques » (Le mètre carré artistique). Une opération qui a mené à une enquête policière sur des soupçons de fraude et de publicité mensongère et qui a été interdite dans sa forme originale par le Procureur de la République.
Ces tactiques rebelles ne se sont pas calmées pour autant quand Forest est devenu un artiste « mûr » et « sérieux ». Au contraire, elles se sont poursuivies dans les années 1980, 1990 et 2000, en devenant de plus en plus sophistiquées et audacieuses dans certains cas. Un exemple est Apprenez à regarder la télévision avec votre radio (1983), pour laquelle Forest a réuni un réseau ad hoc de stations de radios libres FM (récemment légalisées en France) pour diffuser des contenus audio alternatifs pour les joindre aux contenus visuels officiels des chaînes de télévision. Une autre est sa campagne de candidat fantaisiste et critique pour la présidence de la télévision nationale bulgare en 1991 (Fred Forest Président de la télévision bulgare), pour laquelle il a organisé un drôle de cortège dans les rues de Sofia et a presque persuadé le Président en place de débattre en direct avec lui à la TV sur ses propositions en faveur d’une télévision plus « utopique et nerveuse ». De date plus récente, il y a eu le Traders’ Ball (2010), qui a satirisé la folie spéculatrice et prédatrice à l’origine de la crise financière de 2008 par une installation à Midtown Manhattan consistant de mannequins (vide à l’intérieur comme leurs modèles) représentant des traders se déhanchant comme des fous et par une soirée dansante virtuelle pour les avatars sur Second Life. Or, le geste critique pour lequel Fred Forest est le plus connu en est un qu’il ne considère pas comme faisant partie de sa pratique artistique à proprement parler : son procès de citoyen contre le Centre Pompidou (1994-98) pour le manque de transparence et les délits d’initiés qui caractérisaient, selon lui, le programme d’acquisition d’œuvres de l’institution prestigieux—un procès qu’il a finalement perdu en appel au Conseil d’État, mais qui lui a donné une notoriété dont il s’est bien servi par la suite pour dénoncer les compromissions et l’insignifiance de l’art contemporain officiel. Et qui a fini par faire de lui une persona non grata dans les hautes strates du milieu de l’art contemporain.
Alors, que penser de la rétrospective au Centre Pompidou en 2017 qui est l’objet de la contre-exposition organisée par Forest ? S’agit-il d’un gage de paix offert gracieusement (ou à contre cœur) par une institution qui donne enfin à une grande figure de l’art contemporain la reconnaissance qu’elle mérite ? Ou bien, d’une tentative sournoise d’exploiter et, en somme, neutraliser un critique toujours acharné ? Après tout, Forest avait fait une performance de protestation bien remarquée au Centre Pompidou en 2012 pour contester son exclusion de l’exposition Vidéo Vintage, se faisant enrouler de la tête aux pieds dans une bande vidéo de type Sony Portapak des années 70 avant de demander au public de le libérer à coups de ciseaux. Il y a de quoi aimer dans l’exposition bien conçue et bien fournie en œuvres qu’a montée la commissaire Alicia Knock. Cette exposition a présenté de manière satisfaisante les réalisations pionnières de Forest dans les domaines de la vidéo, des interventions dans les médias et de l’art télécom (n’empêche qu’elle a omis presque tout de ses expériences dans le domaine du Net Art à partir de 1995). Elle a aussi souligné la beauté discrète des contenus et artefacts associés avec beaucoup d’actions menées par l’artiste—la preuve d’une fine sensibilité esthétique souvent ignorée par les critiques, mais non par Pierre Restany, qui reconnaissait en Forest un digne héritier du traitement poétique des vides d’Yves Klein. En fin de compte, l’exposition a surtout bien choisi le thème du Territoire comme fil conducteur d’une partie majeure de l’œuvre de Forest, comme l’indique clairement le titre de la rétrospective, Fred Forest : les Territoires. En fait, Forest conçoit son action artistique en termes de territoires utopiques depuis qu’il a commencé à insérer de petits espaces blancs dans les médias au début des années 70. La présentation de la genèse du Territoire du M2 par l’exposition est particulièrement réussie, de son origine conceptuelle en 1977 jusqu’à la création d’un simulacre d’état indépendant basée à la maison de l’artiste à Anserville (à 50 km de Paris dans l’Oise) en 1979-80. Cette expérience ludique de souveraineté faite maison et de communauté imaginaire bien réelle est à classer dans la catégorie de la « bureaucratie intime » (selon la formule de l’historien de l’art Craig Saper), une pratique omniprésente dans l’art moderne et contemporain, du Surréalisme à Fluxus : un détournement esthétique, parodique et utopique des structures bureaucratiques des sociétés modernes. On pouvait devenir citoyen du Territoire en achetant un abonnement à une parcelle spécifique terrain de 1 m2 dans la propriété de Forest. Forest s’est servi du titre d'Artiste-Président pour la vie et a transformé les pièces du rez-de-chaussée de sa dépendance historique rénovée en un siège de gouvernement des plus inattendus. Bien que sa rétrospective au Centre Pompidou n'ait nullement examiné la virtualisation subséquente du Territoire du M2 menant à sa transposition dans Second Life (par exemple, Le centre expérimental du Territoire, 2008), elle offrait néanmoins aux visiteurs la possibilité de visiter et d’explorer à distance avec un casque de Réalité Virtuelle le site d'Anserville.
Its redeeming qualities notwithstanding, the retrospective was also problematic in a number of ways. The artist explains his grievances against the Pompidou Center on this website and throughout this counter-exhibition. They are worthy of consideration and are not trivial since they include allegations of discriminatory treatment and broken promises as well as the broader issue of who ultimately controls the message in such events, the artist or the institution (cf. Rebecca J. DeRoo, The Museum Establishment and Contemporary Art: The Politics of Artistic Display in France after 1968). For me, there was also a more basic problem: the retrospective betrayed the rebel spirit of Territory—and could not do otherwise given its institutional logic, no matter how “successful” it was according to other (institutional) criteria. Forest’s Territory, which is synonymous with his notion of a “realistic utopia” and extends far beyond Anserville to include virtually everything he has done as an activist artist, is not something that can be pinned down, put on display on walls and under glass, catalogued, and reconfigured so as to conform neatly to the academic categories of art history (Nathalie Heinich’s concept of the “tradition of transgression” included). It is a living and unstable entity that only exists fleetingly and episodically via the way that participants in Forest’s various projects interact with and through the temporary utopian interfaces he sets up. Above all, it is a rebel enclave, open to all nomads, forever insoumis (i.e., unsubdued and refractory). Forest sensed rightly that the retrospective represented an attempt to colonize the Territory, to make it part of the Empire of Art. So he resisted. He resisted first by staging two unruly and eccentric participatory events in the exhibition space at the Pompidou Center. He continued to resist by criticizing the Center relentlessly in social media both before and after the exhibition’s closure. And he resists today through this counter-exhibition at The White Box. There is no bitterness or ingratitude in this resistance. His act of resistance is performed joyfully and can be considered his ironic way of thanking the institution by giving it and its public a true taste of the Territory. For anyone who knows Fred Forest, this unceasing resistance was the only outcome possible.
Fred, may the Force be with you!Michael Leruth

 


Prof. Michael Leruth talks to us about his latest book,
“Fred Forest’s Utopia : Media Art and Activism,” published this year by MIT Press.

 


Le M2 de Fred Forest par Sophie Lavaud
http://www.sophielavaud.org/?p=2191


DOUBLE NORME ET DISCRIMINATION EXERCÉE PAR LA GESTION DU CENTRE POMPIDOU ENTRE LES ARTISTES QUI EXPOSENT MAIS DANS DES CONDITIONS DIFFÉRENTES SELON QU’ILS SONT LES ENFANTS CHERIS DU SYSTÈME OU DES PARIAS VENUS D’AILLEURS…

CI-DESSOUS LES 18 GRIEFS PRINCIPAUX QUI ONT FAIT SORTIR LE TERRITOIRE DU M2 DE SES COMPORTEMENTS PACIFIQUES ET EN SA QUALITE DE PAYS INDEPENDANT POUR ORGANISER UNE CONTRE-ATTAQUE GENERALISEE CONTRE LE CENTRE POMPIDOU.
UNE CONTRE-ATTAQUE QUI ANTICIPE SUR SES DROITS A FAIRE VALOIR DEVANT LA COUR EUROPEENE DE JUSTICE POUR DISCRIMINATION.
 

CONDITIONS IMPOSEES A FRED FOREST

1. Réduction de cinq semaines de l'exposition par rapport à des expositions du même type qui ont toujours été organisées pour une rétrospective d'artiste.

2. Exposition repoussée au milieu de l'été. Ce qui a privé bon nombre de personnes de pouvoir la visiter, étant en vacances à ce moment-là.

3. Exposition rétrogradée au sous-sol, alors que toutes les rétrospectives consacrées à des artistes dignes de ce nom se déroulent au 6e étage. L'espace«noble» qui offre une véritable reconnaissance à un artiste.

4. Après avoir été prié d'être présent au Centre quelque temps auparavant pour un enregistrement TV destiné à être utilisé lors de l'inauguration du "40e anniversaire" du Centre, Forest s’étant déplacé fut déçu de constater qu'il avait été victime d’une censure: sa séquence avait été coupée à la dernière minute sans que personne ne lui donne jamais d'explication ou ne s'excuse auprès de lui.

5. Refus de remettre un contrat (lettre d'intention) à l'artiste, qui a dû attendre deux ans et six mois à partir du moment où il a été officiellement informé de la décision de tenir l'exposition. Cette mesure a eu pour effet de paralyser la bonne préparation de l'exposition durant tout ce temps perdu...

6. Le temps nécessaire pour trouver les sponsors indispensables a mis en péril l’exposition elle-même. Pendant toute la durée de la préparation le service du mécénat refuse de me recevoir ainsi que d’ailleurs le service de publication des catalogues...

7. La disposition du Territoire qui aurait dû être visualisée au sol sur l'esplanade de la Piazza selon le projet original n'a jamais été réalisée, ce qui l'a privé d'une présence clé à l'extérieur du bâtiment pour impliquer le public.

8. Pour la toute première fois depuis la création du Centre Pompidou, un artiste ayant bénéficié d'une rétrospective n'avait pas le droit à un catalogue imprimé par le Centre. Une fois que l'artiste a trouvé les fonds nécessaires pour en imprimer un, le directeur du MNAM du Centre Pompidou et le commissaire de l'exposition refuseront d'écrire un texte de présentation comme c’est la coutume.

9. Par rapport au projet initial, dûment accepté par le Centre, le Centre n'a pas mis suffisamment de moyens à disposition pour le réaliser dans l'esprit ou dans la forme. Et l’artiste à du sans cesse s’adapter à la baisse.

10. La rétrospective a été tronquée, car les 20 dernières années de son activité artistique, certainement les plus riches car elles couvrent son travail pionnier sur Internet et Second Life, ont été totalement occultées.

11. Compte tenu du succès public de l'exposition, reconnue par le Secrétaire Général du Centre elle-même, malgré la période estivale au cours de laquelle de nombreuses personnes intéressées étaient en vacances, l'artiste a demandé la prolongation ou la reconduction de son exposition l aucune de ses suggestions n'ont été retenues pas plus, à défaut, que la demande d’une exposition internationale sur l’art sociologique à laquelle le Président du Centre n’a même pas pris la peine de répondre.

12. Abandon total de ses responsabilités par la jeune commissaire, manifestement très souvent absente lors de la préparation de l'exposition et de la mise sur pied par l’artiste de deux performances collectives prévues dans le projet initial.

13. Un nouvel échec de la jeune commissaire à effectuer une recherche pour le transfert de l'exposition à une institution étrangère, en dépit des contacts que l'artiste a obtenus pour elle et qu’elle n’a nullement exploitées.

14. Également responsable de l'annulation d'un projet avec les Musées nationaux du Canada et l'Association BRAVO que l'artiste avait lui-même initié.

15. Cerise sur le gâteau, la décharge du Centre Pompidou qu'elle a elle-même présentée à l'artiste, tentant, incroyable mais vrai, de l'obliger à payer les gardiens du Musée de sa propre exposition pour la durée de celle-ci, le personnel nécessaire à la médiation, les primes d'assurances pour les œuvres et enfin les coûts de mise en place des deux installations combinant réalité virtuelle et actions réseau. Alors pourquoi pas aussi le buffet servi le jour de l'inauguration (s'il y en avait eu un ?) ;-) Évidemment, l'artiste ne signera jamais cette demande (voir copie du texte du document ci-dessous).

16. Ont également été laissés à la charge de l'artiste les frais et honoraires relatifs à Michael Lerüth, universitaire spécialisé dans le travail de l'artiste, venu spécialement des États-Unis pour participer à un débat avec le commissaire en question.

17. Enfin, le chef du département de communications a touché le fond avec la préparation de mon action en réseau. Incapable d'anticiper et malheureusement de ne pas apprécier le bénéfice que l'image de l'Institution gagnerait sur la scène internationale d'une opération de grande envergure sur Internet, il a préféré mettre la clé sous la porte et partir en vacances, désignant deux personnes de son département pour prendre en charge la préparation ... deux personnes que je n'ai pas eu l'occasion de rencontrer même une seule fois, malgré mes nombreuses tentatives. Un exemple parmi d’autres: mon action emblématique de réseau n’a pas fonctionnée pour le vernissage par le fait que la personne chargée de la médiation pour filtrer les images cessant son travail à 18h00 a mis la clé sous la porte dès la fin du service laissant les spectateurs sans images.

18. Enfin pour terminer sur une note plus positive et primesautière, je dirai que je suis pleinement heureux d’avoir pu réaliser cette exposition, malgré les difficultés sans nombre auxquelles j’ai été confrontées. Mais les difficultés font partie du jeu et je m’estime être un artiste privilégié, car beaucoup d’autres artistes n’auront jamais cette chance ! Mais qu’on se le dise, l’existence comme la réussite de cette exposition, ne doivent qu’à l’artiste et à sa capacité de résistance contre l’arbitraire organisé et l’hypocrisie de l’Institution.

Conclusion : il est maintenant temps pour les jeunes artistes de prendre le pouvoir. Je viens de démontrer que c'était possible, maintenant à eux d’y mettre toute l’énergie nécessaire et d’y croire ! Quant au Centre Pompidou, je le mets au défi de récuser une seule phrase de ce réquisitoire, les échanges précieux de mails, comme les témoignages et les documents réunis auront tôt fait de le désavouer.


Lettre de « Décharge de responsabilité » que le Centre Pompidou par l’intermédiaire de sa commissaire a voulu imposer et faire signer à l’artiste, qui s’y est toujours refusé, malgré les menaces implicites d’annulation planant alors sur son exposition.
Exposition « Fred Forest - Rétrospective » Centre Pompidou, Forum -1, 12/07/2017 – 28/08/2017

 

Décharge de responsabilité

Je soussigné Fred Forest déclare, en ma qualité d’artiste et de prêteur de l’ensemble des œuvres, installations et documents citées ci-dessous, avoir été informé des conditions de sécurité de l’espace du Forum -1 sans présence d’agents d’accueil et de surveillance. Je déclare donc avoir été informé des risques encourus par les éléments présentés pendant la durée de l’exposition, montage et démontage inclus.
Seront notamment présentées dans l’exposition, les œuvres et installations suivantes :
– […]
- Il s’agit d’une liste non exhaustive. La présente décharge couvre l’ensemble des éléments prêtés par mes soins, qu’ils soient transportés par les agents du Centre Pompidou, par mes propres moyens ou tout autre mode de livraison ou de restitution organisé par mes soins. J’accepte que l’ensemble des pièces ne soient pas assurées contre le vol ou la détérioration pendant les transports aller/retour, le montage/démontage et la présentation au public et qu’elles ne puissent faire l’objet d’une quelconque indemnisation de la part du Centre Pompidou ou de son assureur, en cas de disparition ou de détérioration totale ou partielle.

Il sera cependant réalisé un inventaire précis des éléments présentés et un pointage systématique à l’ouverture de l’exposition et à la clôture par le Centre Pompidou.

En conséquence, je relève le Centre Pompidou de toute responsabilité en cas de disparition ou de détérioration totale ou partielle des pièces et je renonce expressément à revendiquer une quelconque indemnité pour restauration, perte totale et/ou dépréciation au titre de tout sinistre qui pourrait les affecter pendant toute la durée d’ouverture de l’exposition au Centre Pompidou, ou lors des transports aller/retour et des opérations de montage/démontage.
Fait à Paris, le 2017 Signature (avec mention « Lu et approuvé)


... quelques images de l'espace d'exposition :
La galerie White Box à New-York.


White Box (WBX) est une galerie artistique à but non lucratif située dans le Lower East Side - Chinatown. Fondée en 1998 par un groupe d'artistes et de commissaires internationaux, la mission de WBX s'inscrit dans le cadre de son mandat initial, qui est de développer et de présenter une liste dynamique de programmes attrayants qui donnent de la visibilité à un art stimulant et socialement pertinent. WBX s'engage non seulement à présenter le travail expérimental d'artistes émergents et / ou établis locaux, nationaux et internationaux, mais aussi à mettre en avant ceux qui sont sous-représentés, en leur donnant l'opportunité de se connecter avec divers publics.

LOCATION

To get to the White Box
where Fred Forest performs his action
from 21 April to 6 May 2018

Location:
329 Broome Street
(Between Bowery and Chrystie)
New York, NY 10002

Subway
6 to Spring Street
J/Z to Bowery
B/D to Grand

Bus
103 on Bowery
15 on Allen Street
39 via Williamsburg Bridge
14B at Grand Street and Essex Street

CREDITS

Corinne FHIMA
Artiste performance
4 rue des Arquebusiers
75003 Paris
corinnefhima@mac.com
06 43 40 85 34
www.corinnefhima.com

Sophie LAVAUD
Assistante de Réalisation,
Artiste et universitaire
Territoire du M2
60540 Anserville
htpp://www.sophielavaud.org

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